La pneumopathie compliquant la varicelle : à propos de 17 cas - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La varicelle, habituellement bénigne chez l’enfant, peut s’accompagner chez l’adulte, de complications multiviscérales, dont la pneumopathie varicelleuse (PV). L’objectif est d’étudier les caractéristiques épidémiocliniques, radiologiques, thérapeutiques et évolutives de la PV.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective incluant tous les cas de PV admis au service de maladies infectieuses sur une période de 14 ans (janvier 2003–juin 2017).
Résultats |
Dix-sept patients (16 hommes et une femme) d’âge moyen de 33 ans ont été inclus. Dix patients étaient tabagiques, 1 asthmatique et 1 bronchitique chronique. Une immunodépression (ID) était notée dans 2 cas. Les symptômes inauguraux étaient : cutanés (70,5 %), respiratoires (23,5 %) et encéphalitiques (5,9 %). Les signes respiratoires étaient dominés par la toux (53 %) et la dyspnée (41 %). Ils étaient absents dans 23,5 %. Ils s’installaient en moyenne 3jours après l’éruption et la précédaient dans 23,5 % des cas. Les lésions cutanées étaient vésiculeuses (94 %), papuleuses (35,2 %), croûteuses (35,2 %), purpuriques (11,7 %) et nécrotiques (5,9 %). Elles siégeaient sur le tronc (100 %), les membres (88,2 %), le visage (94 %) et le cuir chevelu (11,7 %). Une atteinte muqueuse buccale était retrouvée dans 17,6 %. Les râles crépitants étaient prédominants (47 %) et l’auscultation était normale (35 %). La PaO2 était<60mm Hg dans 11,7 %. La radiographie thoracique standard objectivait un syndrome interstitiel dans tous les cas, associé à un syndrome alvéolaire (30 %) et à un épanchement pleural (5,9 %). Une TDM thoracique faite dans 4 cas montrait des images en verre dépoli (2 cas), des micronodules (3 cas), un emphysème (3 cas), des adénopathies médiastinales (3 cas). Tous les patients étaient traités par aciclovir 10mg/kg/8h IV pour en moyenne 7,3jours. Le délai moyen du traitement par rapport au début des signes respiratoires était de 4jours. Une antibiothérapie était associée dans 75 %. L’évolution était : favorable (87 %), complications (18 %) (surinfection pulmonaire bactérienne [2 cas], insuffisance respiratoire aiguë nécessitant l’intubation [1 cas]). Aucun décès n’était noté (Annexe A).
Discussion |
L’immunodépression, la grossesse, les pathologies respiratoires chroniques, le tabagisme et le sexe masculin sont des facteurs de risque de la PV. Elle survient en général 1 à 6jours après l’exanthème mais peut le précéder dans 11 % des cas. Elle peut être asymptomatique de révélation radiologique ou se manifester par des signes respiratoires classiques et rarement par un tableau de détresse respiratoire aiguë. L’imagerie thoracique retrouve souvent un syndrome interstitiel parfois associé à un syndrome alvéolaire. Le traitement de choix repose sur l’aciclovir. Son efficacité est corrélée à son délai d’instauration.
Conclusion |
La PV est une complication redoutée de la varicelle chez l’adulte. Son dépistage doit être systématique par une radiographie thoracique même en l’absence de signes cliniques pour débuter précocement le traitement antiviral.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Pneumopathie, Varicelle
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.485. |
Vol 144 - N° 12S
P. S292 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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